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   Ce qui s'est passé est une tragédie sans nom. Oh si, en fait ça en a un. Pas exactement un nom, non, plutôt une phrase : "Main mise des éditeurs sur la créativité de ses talents"La nouvelle qui a enflammé la toile - pauvre araignée toujours fébrile prête à sauter sur le moindre moucheron apétissant répondant au doux épithète de Buzz Buzz, a fendu le coeur des amoureux de la chère licence SILENT HILL et de tous les passionnés de l'horreur. En effet, après un suspens insoutenable, le divorce a été officialisé. SILENT HILLS a été... avorté. Oui, avorté comme le bébé diplodocus dans le lavabo d'une salle de bains beaucoup trop réaliste, qui se sentait déjà capable de pousser la chassonnette une fois sur deux tantôt tel Justin Bieber, tantôt tel Barry White. Ironie du sort... ? 

 

 

 

UNE FIN P.T.OYABLE ?

  Souvent malmenée, toujours vénérée, semblant vouée à l'extinction la plus muette, la paisible bourgade au nom occulte - véritable destination de vacances rêvée des touristes en chaleur, avait fait un retour triomphal sur le devant de la scène, mettant à nouveau tout le monde d'accord sur qui était le patron du jeu d'horreur. 2014, Hideo Kojima, le papa de la licence METAL GEAR SOLID, non moins célèbre héritage d'un tout autre genre, met naissance à un projet bâtard dont les rumeurs avaient fait jaser à l'époque. 

P.T., que ça s'appellait, pour Playable Teaser... Oh oui c'était beau, c'était putain de prometteur même. On en avait les larmes aux yeux tellement que c'était horrible, un peu comme ce jour d'Été 1997 ou tu étais tombé sur Mémé sortant de sa baignoire parce qu'elle avait oublié de verrouiller. Ce genre d'horreur qui reste gravé bien profondément dans ton cerveau. Et ce n'est qu'avec un simple teaser que SILENTS HILLS laissa une empreinte indélébile dans le monde du Jeu Vidéo. 

 

Mais concrètement, qu'avait de si exceptionnel ce projet... ?

T'ES PLUS MONAMI, D'ABORD !

R.I.P.T... ?

C'EST TOI QU'A P.T.?!

   Tout d'abord, il y avait la Hype. La bonne grosse hype issue d'un cocktail savoureux, un mariage sulfureux entre le maître du story-telling de l'archipel nippon, le réalisateur de films d'horreur espagnol le plus connu et réputé de sa génération, et le Chewbacca le plus sexy de la série iconique The Walking Dead comme protagoniste du jeu. Hideo Kojima, Guillermo Del Toro, et Norman Reedus. Rien que ça. Trois vedettes de pays radicalement différents, aux cultures divergentes, travaillant pourtant main dans la main sur la plus grosse licence de jeu d'horreur créée à ce jour... Imaginez les possibilités. Maintenant, mettez-vous en PLS, essayer de ne pas pleurer, et pleurez beaucoup quand même. 

Enfin, outre ces grands noms sur l'affiche, il y avait surtout cette démo. Cette exclusivité Sony PlayStation 4 qui promettait plusieurs heures de flippe intense avec des graphismes comme on en avait jamais vu (et downgradé pour l'occasion), tout ça servi par une ambiance sonore unique qui aurait pu crisper un sourd. Et bien sûr, une énigme haut perchée pour en venir à bout et être récompensé de la cinématique de fin annonçant clairement le projet - non pas sous le soleil couchant, mais avec les fesses attrayantes de Daryl Dixon. 

 

Le Buzz était là. Les vidéastes se sont régalés, les neurones ont crâmé, les cardiologues ne se sont jamais mieux portés, et des gens comme moi ont voulu la PlayStation 4 rien que pour cette merveille. Pour enfoncer le clou dans le cercueil, il était dit que Kojima avait réussi l'exploit de réunir à nouveau la Team Silent à l'origine des 4 premiers chefs d'oeuvre de la licence - après quoi cette dernière avait été baillonée ligotée puis balancée à son sort tragique aux mains d'éditeurs étrangers. Imaginez donc ce Combo Breaker que même le gros orteil de Ryu ne saurait égaler. Mais maintenant, tout est P.T. en fumée...

 

Et tout ça pour quoi ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'une promesse aussi grandiose soit du jour au lendemain réduite à jamais au silence ?! 

 

 

 

   Dabord, il faut bien comprendre le contexte. Hideo Kojima travaillait depuis très longtemps pour l'éditeur Konami. C'était sa poule aux oeufs d'or. Géniteur de la licence MGS qui donna ses lettres de noblesse au genre d'infiltration et qui n'a eu de cesse de passionner les joueurs à travers le monde avec le héros iconique Serpent Solide, digne héritier de Chuck Norris s'il en est, et dont le 4ème volet sur PlayStation 3 était sensé être le dernier. (enfin, on avait aussi entendu ça pour MGS 2 à l'époque mais...) Puis Maman voulut un cinquième rejeton, pour les allocations vous comprenez ? Oui parce que, en dehors du pachinko et des salles de sport fitness, Konami fait des jeux, mais toujours les mêmes. Il fait ce qu'il marche, faut que ça rapporte, quand même, merde ! La mentalité de la plupart des gros éditeurs, en vérité. Pas la peine de pointer du doigt à s'en péter la phallange. Mais de là à laisser décrépir certaines licences clés et forcer un dernier MGS pour les intérêts que l'on connaît... cela rappelle les heures les plus sombres du Jeu Vidéo. 

En vrai, pourquoi cette rupture ? Du jour au lendemain, le nom de Kojima s'est retrouvé retiré du site officiel du dernier Metal Gear Solid. Puis il y eut des gazouillis, et de cette absence de communication découla une violente vague de rumeurs diverses et variées. Alimentée par l'escalade de déchéance qui s'en suivit, notamment le retrait de la démo de Silent Hills P.T. du PlayStation Store...

Maintenant, voilà ce qu'on peut imaginer. Kojima, à la base certes désireux de reprendre la licence SILENT HILL, n'avait sans doute pas envie de base d'être forcé par des choix pécuniers. On peut supposer que son sort est celui réservé aux créatifs se transformant bon gré mal gré en vaches à lait conditionnées à brouter la même herbe ad vitam eternam. Mais la vache s'est rebellée.

 

Difficile de tirer le vrai du faux dans ces cas-là. Ces affaires restent en interne, et souvent tant mieux, mais ici nous devrons attendre pour en savoir plus. On ne peut que supposer. Le bougre a sûrement eu l'audace d'affronter les cols en cravate en voulant s'approprier la paternité juridique de son bébé, sa saga et tous les droits qui vont avec. Mais non Monsieur ! Les folies des règles du droit d'auteur ont encore frappé, à n'en pas douter.

Pire, les jeux Metal Gear ont toujours coûté un bras à Konami en terme de production, et malgré le succès critique et commercial des titres, cela ne fut jamais assez pour renfloué les caisses... Alors, ce ne serait pas par souci de rentabilité que P.T. aurait été tué dans l'oeuf ? Simple ras-le-bol ? Volonté de Konami de suivre la tangente des éditeurs nippons ni mauvais en migrant sur la transition mobile gaming dont raffole le marché Japonais qui le perçoit comme le futur El Dorado ?

 

Profond désaccord, cris, tensions, larmes, les bols de ramens ont certainement volé. Qui sait, un MGS 6 forcé dans la gorge sous prétexte de paternité des droits sur la saga malgré le refus de l'auteur de poursuivre son histoire pour X raisons toutes valables ? Chantage ? Intimidation façon Clint Eastwood ? Qui sait ce qui s'est réellement passé pour annuler un jeu si attendu, si prometteur, mobilisant des gens importants et connus. Sûrement quelque chose de Mega Super Solide, mec. Et depuis, Silence Radio. 

 

Phase délicate s'il en est étant donné la fin du contrat de Kojima qui ne prend effet qu'à partir de Décembre 2015, et que le jeu Metal Gear Solid V : The Phantom Pain n'est même pas encore dans les bacs... Papa vit toujours avec Maman, ils t'aiment tous les deux hein, mais Papa il veut se casser fissa quand même. 

   Si la fin de SILENT HILLS a bel et bien été officialisé sur ce point par différentes sources fiables, il demeure des zones d'ombres incompréhensibles qui, si elles peuvent être éclaircies par les suppositions susmentionnées, ne font toujours aucun sens. A quel degré d'avancement était le projet pour qu'une décision aussi brutale soit prise ? Une sacré somme d'argent a été perdu ce jour-là. Mais peut-être que déjà TROP d'argent était dépensé dans ce projet et que les actionnaires y ont vu le diable. Quid de l'image de l'éditeur ici ? Il a l'air vraiment Kon. Cela fait longtemps qu'on sent l'âge d'or de la compagnie révolue et tombée dans la brume de l'oubli, mais on avait naïvement espéré voir le phoenix renaître de ses cendres avec un aplomb qu'on lui avait oublié. Et la déception est amère à présent.  

 

Cependant, si l'on part dans des suppositions improbables... Il y a ma théorie du complot qui se pose là, avec une une donnée intéressante à prendre en compte. Elle est farfelue, et en la lisant certains ne manqueront pas de penser que j'ai P.T. un câble, mais... Et si tout ça n'était qu'un tour de passe-passe ? On connaît Kojima pour son génie, notamment en révolutionnant la façon que les joueurs ont d'appréhender le gameplay via la résolution de situations folles par des moyens peu conventionnels.

Difficile à gober, mais l'éventualité que tout ça ne soit qu'une pièce de théâtre afin de faire parler le jeu persiste dans mon esprit comme cette image morbide du frigo ensanglanté qui se balance férocement sous les cris terribles d'un enfant y étant séquestré.Difficile de croire que Kojima aurait été aussi loin, et que tout le monde se serait mis au diapason pour ensuite sortir une tête de troll qui danserait sur nos porte-feuilles et nos espoirs brisés, une levrette forcée un peu âpre à laquelle on serait contraint de baisser la tête en ravalant nos larmes, partagé entre plaisir soulagé et douleur de la trahison. Non, probablement pas. Kojima est peut-être un sacré farceur des plus inventifs, mais pas une tsundere. Alors quoi ? Le projet est bel et bien mort et enterré ? 

 

Oui et non. Si ce n'est pas une stratégie commerciale frôlant le génie et l'imprudence, alors c'est la fin définitive et éternelle de SILENT HILLS. Par contre, Kojima et compagnie pourraient sans l'ombre d'un doute créer une nouvelle licence grâce à Kickstarter, LA plateforme de financement collaboratif sur laquelle les développeurs se précipitent afin de réaliser leurs rêves impossibles. (Mighty No. 9 ; Castlevania ; etc...) Les preuves ont été faites, les promesses délivrées, l'équipe composée, le public conquis...

Il n'y aurait plus qu'un pas à franchir pour présenter une toute nouvelle oeuvre qui reprendrait le flambeau. L'âme de P.T. survivrait de la sorte. Il n'aurait plus le même nom, il serait bâtardisé, mais au fond, l'essentiel subsisterait. Konami n'est pas la donnée essentielle de l'équation ici. Les droits et l'argent le sont, comme toujours, ces traîtres. 


Alors, qu'en est-il du mot de la fin ? Eh bien oui. Il faut croire dur comme fer selon moi à la renaissance de cet enfant illégitime. Peut-être aurons-nous la chance d'assister à l'émergence du brouillard d'un successeur qui en impose sous les rênes d'un studio Kojima indépendant fraîchement crée. Peut-être pas.

 

          Nous n'aurons la réponse qu'en 2016 au plus tard, si cela se produit, d'ici là... la colline restera silencieuse.

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Photos par : Treufy 

© 2015 par Treufy, en collaboration avec Lordyce. Tous droits réservés.
 

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